Le métier de couvreur requiert des compétences techniques précises, un savoir-faire manuel pointu et une parfaite connaissance des normes de sécurité. Pour exercer légalement et dans les règles de l’art, certains titres professionnels, diplômes et certifications réglementaires sont indispensables. Ces qualifications attestent non seulement des compétences du professionnel, mais elles sont également nécessaires pour accéder à certaines assurances, répondre à des appels d’offres publics ou encore bénéficier d’aides à la rénovation énergétique. Le secteur du bâtiment étant encadré par une réglementation rigoureuse, il est essentiel que le couvreur, artisan ou entreprise, dispose des certifications obligatoires pour garantir la qualité, la sécurité et la conformité de ses interventions.
Diplômes et formations initiales
L’exercice du métier de couvreur en France n’est pas conditionné à une certification obligatoire pour s’enregistrer en tant qu’artisan. Toutefois, la possession d’un diplôme reconnu est fortement recommandée et constitue une base solide pour débuter dans le métier. Plusieurs titres professionnels permettent de justifier de la qualification d’un couvreur :
- CAP Couvreur : formation de base la plus répandue, elle forme aux techniques de pose, de rénovation et d’étanchéité.
- CAP Étancheur du bâtiment et des travaux publics : spécialisé dans l’étanchéité des toitures-terrasses et des surfaces exposées à l’eau.
- Bac Pro Intervention sur le patrimoine bâti, option couverture : destiné aux interventions sur les bâtiments anciens et classés.
- Brevet Professionnel Couvreur : destiné à approfondir les compétences techniques et à accéder à des postes à responsabilités ou à la création d’entreprise.
Ces diplômes, délivrés par l’Éducation nationale, sont enregistrés au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) et reconnus sur tout le territoire.
Certifications professionnelles et qualification d’entreprise
Au-delà de la formation initiale, l’exercice du métier en tant qu’entreprise artisanale ou société implique l’obtention de certaines certifications professionnelles permettant de justifier du niveau de compétence et de la conformité des travaux.
Qualification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement)
La certification RGE est aujourd’hui incontournable pour tout couvreur qui souhaite intervenir sur des chantiers de rénovation énergétique (isolation de toiture, installation de panneaux solaires, travaux d’étanchéité thermique). Elle permet à ses clients de bénéficier des aides publiques comme MaPrimeRénov’, l’éco-prêt à taux zéro ou les Certificats d’économies d’énergie (CEE).
Pour être certifié RGE, le professionnel doit :
- Suivre une formation spécifique auprès d’un organisme agréé (Qualibat, Certibat, Qualit’EnR, etc.)
- Justifier de références de chantiers récents
- Fournir un dossier technique complet incluant assurance décennale, qualifications, et contrôles de qualité
La certification est délivrée pour une durée de 4 ans, avec un audit de suivi au bout de 2 ans, renouvelable sous conditions.
Certification Qualibat
La certification Qualibat est l’une des plus répandues dans le secteur du bâtiment. Elle atteste de la compétence technique d’un artisan ou d’une entreprise dans un domaine précis, comme :
- 3211 : Couverture en petits éléments (ardoise, tuile)
- 3151 : Couverture en métal (zinc, cuivre, aluminium)
- 7141 : Isolation thermique par l’extérieur (toiture)
Cette qualification est exigée dans de nombreux marchés publics ou projets financés, car elle garantit une maîtrise des normes en vigueur, la solidité financière de l’entreprise et la régularité administrative.
Carte d’identification professionnelle BTP
Depuis 2017, tout salarié d’une entreprise de couverture ou du BTP doit disposer d’une carte BTP nominative, délivrée par l’Union des caisses de France Congés Intempéries BTP (UCF CIBTP). Elle vise à lutter contre le travail dissimulé et à sécuriser les chantiers. Cette carte contient une puce avec les données d’identification du travailleur, l’employeur, ainsi que la date de validité de l’autorisation de travail.
Assurances et obligations réglementaires
Un couvreur professionnel est légalement tenu de souscrire plusieurs assurances obligatoires pour exercer en toute conformité. Parmi elles, la plus importante est la garantie décennale, qui couvre pendant dix ans les dommages compromettant la solidité de l’ouvrage ou le rendant impropre à son usage. Sans cette garantie, il est impossible d’intervenir sur un chantier de construction ou de rénovation impliquant des éléments structurels.
À cela s’ajoute :
- L’assurance responsabilité civile professionnelle, couvrant les dommages matériels ou corporels causés à des tiers
- Une inscription au Répertoire des Métiers, exigée pour tout artisan en nom propre
- Le respect des obligations fiscales et sociales, incluant les déclarations URSSAF et TVA
Formation continue et spécialisation
La montée en compétence est un axe central pour tout couvreur souhaitant évoluer dans sa carrière ou diversifier ses prestations, en savoir plus. Plusieurs formations certifiantes existent pour se spécialiser :
- Installation de panneaux solaires photovoltaïques (QualiPV)
- Toiture végétalisée et éco-matériaux
- Sécurité et travail en hauteur
- Échafaudage et protection collective
Ces formations permettent de répondre aux nouvelles demandes du marché, d’améliorer la qualité des interventions et de rester compétitif face à une réglementation en constante évolution. Disposer des certifications adaptées est devenu un gage de sérieux, de compétence et de confiance aux yeux des clients comme des assureurs.






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